Rêve de Vit
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lutte et prévention contre la fièvre charbonneuse équine
 
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 témoignage... comment est morte Fanny, comment a survécu Kenzo....

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AuteurMessage
yenadesbiens
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Messages : 241
Date d'inscription : 10/08/2009
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témoignage... comment est morte Fanny, comment a survécu Kenzo.... Empty
MessageSujet: témoignage... comment est morte Fanny, comment a survécu Kenzo....   témoignage... comment est morte Fanny, comment a survécu Kenzo.... Icon_minitimeLun 17 Aoû - 22:05

Lundi 27 juillet 2009, Fanny et Kenzo sont au pré comme d’habitude, à coté de la maison. Depuis 3 jours il y a quelqu’un toute la journée avec eux, et leur comportement est normal. Ils ont de l’herbe fraiche, de l’eau, de l’ombre.

Fanny est pleine et son terme est prévu pour ces jours ci. Elle a sur le cou une enflure qui ressemble à une grosse piqure, mais rien qui sorte de l’ordinaire.

A 19h, Fanny se couche dans son pré, puis se relève, mais sans signe de douleur ou de stress. On se dit que les contractions la travaillent.
A 19h30, alors qu’elle se couche encore, elle souffre un peu. Complication du travail ou colique ? Nous contactons le vétérinaire qui nous conseille de la faire marcher et de le rappeler si ça ne s’arrange pas.
Après 1h de marche, quelques crottins, elle est toujours mal et a des spasmes. Le véto est rappelé. Il est là, nous dit qu’elle est vide, diagnostique une colique et une issue incertaine vu les paramètres vitaux de la Juju. Après traitements ça ne s’améliore pas, et le transport vers une clinique pour opération nous est proposé. Nous l’acceptons, mais la Juju est rapidement intransportable : spasmes, pertes d’équilibre. A 23h30 elle s’effondre violemment et s’en va.

Pourquoi n’est-elle plus pleine alors que rien ne laissait croire qu’elle avait perdu son petit ?
Pourquoi une colique alors que son environnement est le même depuis 3 ans ? Pour répondre à ces questions, nous voulons la faire autopsier à Lyon, mais les difficultés de transport nous en dissuadent.

Le 28 nous amenons notre second cheval chez une amie, pour qu’il ne reste pas seul et ne voit pas le spectacle de l’équarisseur.

Celui-ci passe le 29 juillet. Il nous apprend qu’il passe tard car il devait terminer sa tournée par le coin où nous habitons, en raison de vaches mortes du charbon.

Je brûle la bâche et des supports de soin, et en jette d’autres à la poubelle au village.

L’info de l’équarisseur nous interroge, et après quelques recherches web le soir-même, les indices sont troublants : le charbon frappe de mort des animaux en quelques heures ; alors qu’ils paraissent normaux juste avant ; le symptôme de colique est fréquent chez les chevaux ; Le coin où nous habitons est historiquement contaminé ; les travaux de terrassement favorisent la réapparition dans les prés, ainsi que les fortes chaleurs. Surtout, la transmission de la maladie par les insectes est connue chez les chevaux chez qui elle se traduit par une enflure au niveau du point d’entrée (piqure). C’est bizarre ça… depuis 1 semaine, les chevaux sont assaillis une fois le soir tombé de taons, aussi gros que les taons de chevaux, mais tout noirs. Nous ne les avions jamais vu avant.

Le véto est rappelé pour discuter de ces doutes. Il ignore les cas de charbon bovins, mais se fait confirmer le lendemain, le 30, l’information par ses collègues bovins : il y a effectivement plusieurs vaches mortes du charbon sur la commune limitrophe.. Mais il confirme son diagnostic de colique pour la juju.

Pour nous c’est trop troublant.
Je rappelle l’équarrissage pour leur demander de faire un prélèvement, mais la juju a déjà été incinérée.
Après contact avec la DSV et le laboratoire départemental, ce dernier est intéressé par notre cas et est d’accord pour analyser le peu de traces que nous avons conservées… encore que, elles sont depuis 1 jour dans la poubelle. Heureusement pas de ramassage ce jour-là. Les déchets sont récupérés le 30 au soir et transmis à la DSV le 31 au matin. Le technicien qui passe récupérer les échantillons est pessimiste, et nous conseille de surveiller la température de notre second cheval : ils ont ainsi réussi à sauver une vache en décelant un pic de fièvre. La fièvre retombe ensuite, quelques heures avant le décès de l’animal. Un grand merci à ce technicien de la DSV. L'info est passée à d'autres propriétaires.

Samedi matin 1er Août, le laboratoire départemental appelle : les analyses sont positives ! la Juju est bien morte du charbon. Nous partons de suite en direction de l’Hôpital pour recevoir le traitement antibiotique, comme toute personne ayant été en contact avec un animal malade. La nouvelle est dure, mais au moins nous savons. Sur le trajet, notre amie qui garde le second cheval appelle : il fait un pic de fièvre et a une grosseur sur l’encolure. Branle bas de combat. Le véto vient heureusement rapidement car c’est une question de temps. Mis sous antibiotique pendant 6 jours, le cheval s’en sort. Une analyse montrera qu’il était lui aussi atteint du charbon. L’info est passée au maximum de gens qui possèdent des chevaux.

Après le temps des doutes et de l’action, vient celui des questions :
- on apprend en effet que le 1er décès d’une vache suspectée d’être morte du charbon date du 22 juillet… et qu’il y a déjà une petite dizaine de vaches mortes…
- pourquoi, alors que le secteur a connu des épidémies régulières de charbon, n’y a-t-il pas une veille sur les facteurs déclenchant tels que la météo ?
- pourquoi la vaccination des bovins n’est elle pas obligatoire ? Un vaccin existe, ils ont cette chance, et vu les caractéristiques de la maladie, c’est la seule façon d’en venir à bout sur le long terme.
- Pourquoi l’information a t’elle mis tant de temps à être donnée. C’est nous qui avons informé le vétérinaire équin de cas de charbon ainsi que le maire. Pourquoi tous les vétérinaires, et pas seulement ceux qui suivent les bovins, ne reçoivent pas l’info ? Et pourquoi ne se la passent-ils pas entre véto ?
- A l’époque où le principe de précaution est utilisé sous toutes les sauces, et pas toujours à bon escient, les services de l’Etat attendent que les cas soient avérés (analyses positives) pour informer (mais que les professionnels de l’élevage bovin !!) Bel exemple de prévention. Dans un coin où les épidémies sont régulières, il ne faut pas se poser de question, et la communication doit fonctionner à plein dès les suspicions.
- Pourquoi, s’agissant d’une maladie très ancienne, ne porte-t-on pas à connaissance des nouveaux arrivants que le secteur est contaminé ?
- Pourquoi la maladie est elle si mal connue des vétérinaires ?

On se croirait au moyen âge… Un simple suivi de température aurait sans doute permis de sauver notre jument. Encore fallait-il avoir l’information. Triste France. Il faut quand même souligner l’efficacité de la DDASS qui à géré le volet humain de l’épidémie, ainsi que du laboratoire départemental, très compétent et réactif.

Une réunion publique le 4 aout ne fait que confirmer ce qu’on imagine : les professionnels qui sont censés gérer l’épidémie animale sont mal préparés et semblent peu sensibilisés au monde du cheval, particuliers comme professionnels... Apparemment les mutations sociales récentes en matière d'activités, notamment la forte expansion du cheval de loisirs n'ont jamais été prises en compte par ces services... Certes c’est les vacances, et on sait qu’il est demandé à l’administration d’Etat de faire toujours plus avec toujours moins de moyens. Mais là nous parlons d’une maladie mortelle, y compris pour l’homme. Un éleveur a d’ailleurs trouvé la mort prés de chez nous lors de la dernière grande épidémie de 1997.

Le message est quand même entendu, et il faut espérer que les services de l’Etat vont travailler à la mise en place d’un système d’information des professionnels et particuliers qui détiennent des animaux susceptibles de contracter la maladie ; et ce dès la suspicion…

Plus tard nous recevons un arrêté du Préfet qui place notre lieu de résidence sous surveillance etc etc…en raison d’un cas suspecté de charbon… cet arrêté est daté du 28 juillet, soit le lendemain de la mort de la jument, alors que le 28 juillet personne ne soupçonnait le charbon chez les chevaux… les services de l’Etat ne l’ont su que 5 jours après. Pourquoi antidater un document si ce n’est pour couvrir des errements ?

L’épidémie s’est étendue à de nombreuses communes. Un 2ème cheval est mort, d’autres ont été sauvés grâce au suivi de température et à la mort de la juju. Le nombre de vaches mortes est inconnu. Sans doute une trentaine, et autant de malades prises à temps. Nous aurons les chiffres plus tard, sans doute…

L’association est montée pour éviter, autant que possible, que de tels dysfonctionnements se reproduisent.
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